Jeudi 18 décembre 2025

Ne nous laisse pas entrer en tentation !

La prière de ce jour :

Nous ployons sous le péché : apporte-nous la délivrance !

Pourquoi notre béni Jésus-Christ a-t-il voulu être tenté ? Pourquoi ne l’a-t-il pas évité, alors qu’il l’aurait pu ? L’amour de son cœur n’est pas limité comme le nôtre. Cet amour est si grand, que jamais il ne nous oublie ni ne détourne ses yeux bénis de nos nécessités, de nos faiblesses et de nos misères pour y remédier, jamais il ne nous ôte sa faveur et son aide pour nous secourir en tout cela et s’occuper de nous : il est le pontife véritable qui véritablement compatit à notre faiblesse, comme le dit saint Paul. Et c’est pourquoi sa miséricorde a consenti à ce que le démon, prince du mensonge et de la méchanceté, ose venir à lui et le tenter, si bien que, « semblable à nous en toute chose hormis le péché », il a connu par expérience nos tentations, pour que quand nous nous verrions tentés à notre tour, nous soyons consolés de l’avoir vu tenté, croyant qu’il nous délivrerait, lui, le Pontife qui sait ce que sont nos tentations.

Saint Jean d’Avila, Sermon pour le 1er dimanche de Carême

Souvent nous demandons à Dieu de nous délivrer de quelque tentation dangereuse, et Dieu ne nous exauce pas. Il permet que la tentation continue de nous importuner : Sachons que Dieu agit encore ainsi pour notre plus grand bien.

Ce ne sont pas les tentations ni les mauvaises pensées qui nous éloignent de Dieu mais les consentements coupables. Quand l’âme se recommande à Dieu au moment de la tentation et qu’avec sa grâce elle y résiste, elle progresse alors en perfection et parvient à une plus grande union avec Dieu ! Voilà pourquoi le Seigneur ne l’exauce pas.

Saint Alphonse de Liguori, Le grand moyen de la prière

Persuadons-nous bien que Dieu ne permettra jamais que nous soyons tentés au-dessus de nos forces, et qu’ainsi les tentations ne peuvent nous faire que le mal que nous voudrons.

D’ailleurs, elles produisent toujours de bons effets dans les âmes fidèles : elles les humilient, elles excitent leur vigilance, elles exercent leur patience et leur courage, elles entretiennent leur ferveur en les ramenant souvent à Dieu, et les rendent compatissantes aux infirmités du prochain.

Vous vaincrez plus aisément les tentations, aidé du secours de Dieu, en les combattant peu à peu avec patience et avec douceur, qu’en les repoussant avec trop d’empressement et de chagrin. Il est important de ne pas multiplier des réflexions qui ne peuvent qu’affliger sur des tentations assez affligeantes par elles-mêmes : saint Pierre marcha d’un pas ferme sur les abîmes de la mer tandis qu’il ne regarda que Jésus-Christ, mais il commença de s’enfoncer dès qu’il se détourna pour considérer les tourbillons de vent et les flots qui le soulevaient.

Ambroise de Lombez, Traité de la paix intérieure

L´Auteur :

Jean d’Avila (saint 1499-1569)

Né près de Tolède d’une famille juive convertie, Jean d’Avila fut ordonné prêtre en 1526 après des études à Salamanque et Alcala. Établi en Andalousie, il y fut un modèle de pasteur dans l’esprit du Concile de Trente.

Alphonse de Liguori (saint, 1696-1787)

Prêtre à 30 ans, évêque sur le tard, saint Alphonse renoncera vite à cette charge. Prédicateur et éducateur, il fonde les Rédemptoristes. Son œuvre abondante se signale particulièrement dans le domaine de la morale, ce qui lui a valu d’être mis au nombre des docteurs de l’Église.

Ambroise de Lombez (1708-1778)

D’une noble famille du Gers, Ambroise est surnommé « le François de Sales du XVIIIe siècle », dont il hérite la sagesse et la bonhomie. Son sage gouvernement à la tête des capucins de France leur permettra d’échapper aux suppressions de la plupart des congrégations à la fin de l’Ancien Régime.