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Samedi 7 septembre 2024 Sainte Reine d'Alésia En silence avec Marie C’est le partage de la Vierge en ce saint temps que le silence, c’est sa voie, c’est sa vie. Son état intérieur et extérieur est un état de silence, qui adore la Parole éternelle qu’elle voit devant ses yeux, en son sein et entre ses bras, muette et sans parole. Le silence de Jésus, qui est un état d’impuissance et de captivité, mais où il est entré par puissance et par volonté, la tire hors d’elle et la ravit en lui ; et elle passe de silence en silence, de silence d’adoration en un silence de transformation, son esprit et ses sens conspirant également à former et perpétuer en elle cette vie de silence. Ce silence de la Vierge n’est pas un silence de bégaiement et d’impuissance : c’est un silence de lumière et de ravissement, c’est un silence opéré par le silence de Jésus, qui imprime ce divin effet en sa Mère, qui la tire à soi dans son propre silence, et qui absorbe en sa divinité abaissée toute parole et toute pensée de sa créature. Contemplons ce silence, adorons ce silence, imitons ce silence, et comme Marie est tirée et ravie dans le silence de Jésus Enfant, allons et adhérons à Marie, et demandons lui qu’elle nous y tire avec elle. Car qui ne doit beaucoup plus désirer de demeurer en silence que de parler, voyant Jésus et Marie, le Fils unique de Dieu et sa Mère, en silence ? Outre que le silence est la principale louange et le plus grand hommage que nous puissions rendre à Dieu, dont l’immense grandeur nous ravit à nous-même et nous ôte toute parole. Guillaume Gibieuf, Vie et grandeurs de la Vierge, II, ch. VIII MÉDITER :
«Le silence est la principale louange et le plus grand hommage que nous puissions rendre à Dieu.» Silence plein de sa Parole, et non vide de nos bavardages. Silence de Marie, plein du silence de Jésus : «la Vierge adore la Parole éternelle, muette et sans parole.» Le mot de «adoration» (dont l’étymologie veut dire littéralement : bouche à bouche) indique cette transfusion continuelle de Jésus en Marie, qui la transforme en cette Parole qu’elle reçoit. Le silence de Jésus est à son tour celui de son Père : «Regarde mon Fils, en lui tu trouveras toute ma parole et toute ma révélation», lui fait dire saint Jean de la Croix. L´Auteur : Gibieuf (Guillaume, 1580 ?-1650) D’une famille de magistrats berrichons, il rejoint l’Oratoire de son ami Bérulle, et en assume pratiquement le gouvernement avant d’en être évincé. Il fut très mêlé à l’installation du Carmel thérésien en France. La Vie et les grandeurs de Marie appartient au meilleur de la littérature mariale de son époque. |