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Laisser Dieu nous guider dans la prière.Lorsque dans votre oraison, vous vous sentez porté vers Dieu par quelque bonne pensée ou parole, aussi minime soit-elle, n’y mettez pas obstacle et ne la quittez pas : entrez par cette porte qui vous est ouverte, et qui est celle par laquelle Dieu veut vous introduire. Tandis que l’âme trouve dévotion et profit d’une manière, il n’y a rien de plus contraire à l’exercice d’oraison que de l’en retirer pour la forcer à entrer là où elle n’est pas invitée. C’est pourquoi on ne peut que recommander d’avancer avec liberté dans sa pratique, sans nous attacher à nos règles, ni nous inquiéter d’avoir les pensées que nous souhaiterions. Au contraire, avec tranquillité et sainte insouciance, faisons en sorte de ne pas empêcher Dieu de nous conduire ailleurs s’il veut nous y emmener. Et il en va de même de la raideur qu’ont certains à vouloir rester à genoux tout le temps de l’oraison, alors que leur faiblesse fait que toute leur attention est accaparée par l’effort corporel ; le maintien du corps doit être celui que la santé supporte tandis que l’on médite, de telle façon que l’âme soit détendue pour s’occuper du Seigneur. D’autres se fatiguent tellement la tête, qu’ils n’en tirent rien d’autre que d’y avoir mal, tout en aveuglant leur coeur. Il faut savoir que l’oraison est une affaire qui est plus donnée que prise, et que son principal exercice est moins dans la tête que dans le coeur, et que c’est là le centre et le nid de tout ce que nous pourrons y recevoir. Saint Jean d’Avila (1499-1569), Audi Filia, éd. BAC, p. 483
On ne se met pas en prière par devoir, mais par amour. Est donc bon dans notre vie de prière tout ce qui nous porte à aimer Dieu davantage, qu’il s’agisse d’une idée, d’une image, d’une parole, etc. : une fois ouverte la porte par laquelle Dieu veut vous introduire, il n’y a plus de règle qui tienne, car toutes sont au service de cette amoureuse disponibilité qui définit justement la prière. Beaucoup veulent « réussir » leur prière, comme s’il y avait une autre réussite en amour que d’être disponible à celui que l’on aime. Bien souvent, nous voudrions « contrôler » notre oraison, pour qu’elle soit sans distraction, pleine de bonnes pensées ou de bons sentiments : en réalité, c’est là faire attention à soi-même, et non à Celui pour l’amour duquel on est là. Pour « réussir » notre prière, disposons-nous le mieux possible à accueillir Celui qui arrive par le plus profond de nous-mêmes. Pour cela, le maintien du corps doit être celui que la santé supporte, de telle façon que l’âme soit détendue pour s’occuper du Seigneur. Normalement, l’oraison ne fatigue pas, même quand elle pèse. L’attention qu’elle réclame est celle de l’amour, non pas celle de la concentration mentale : son principal exercice est moins dans la tête que dans le coeur. Nous ne prions pas pour faire venir Dieu, mais parce qu’Il est déjà là. Et peu à peu toute la vie se détend à son contact, passant d’un régime de pénible conquête, à celui du bonheur originel retrouvé, celui d’un jardin à cultiver en présence de Dieu. Tel est le secret des saints, de leur évident équilibre, en même temps que de leur incroyable efficacité, car alors, ils laissent Dieu agir en eux. Saint Jean d’Avila (1499-1569),
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